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10 septembre 2007

Et puis après... 1

Une petit fic écrit dans un moment un peu particulier, entre les examens et quelques mauvaises nouvelles... et donc pas forcèment très joyeuse. J'ai pas mal hésité avant de vous la présenter (quoique, vu le monde qui passe ici, j'avais rien à craindre lol) parce que, ayant écrit sur un épisode que je n'avais pas vu, je n'avais aucune idée de la crédibilité qu'elle pourrait avoir. Maintenant, c'est chose faite, et ma fic n'es pas trop hors sujet...
Bien sûr, étant donné que c'est mon trip du moment (si je peux m'exprimer ainsi), ça parle de la saison 8, c'est shipper et c'est triste. Voilà. Je vais pas m'étendre non plus sur le sujet parce que y'en a pas mal à lire...
Et bien sûr, c'est toujours avec une énorme pensée pour mes deux Anges...

Et puis après…

            Depuis combien de temps attendait-elle ? Des heures peut-être. Elle se souvenait être arrivée en début d’après-midi -à présent le soleil commençait à décliner. En réalité elle ne sentait plus le temps s’écouler. Plus rien n’avait d’importance. Depuis des semaines déjà elle attendait. Elle ne savait même plus quoi. Tout s’était écroulé.

Et voilà qu’elle revenait aujourd’hui devant la bâtisse qu’elle connaissait tant. Combien de fois avait-elle franchi ce seuil ? Combien de fois avait-elle pris cet ascenseur ? Combien de fois avait-elle frappé à cette porte ? Combien de fois avait-elle était accueillie par son sourire ?

Aujourd’hui, elle savait qu’elle ne le retrouverait pas. Il n’y aurait personne pour lui ouvrir. Personne pour lui sourire. Elle tenait ses clés entre les mains. Ses clés. Elle pensait à toutes les fois où il avait dû les toucher, et elle aurait presque pu sentir sa peau douce et tiède à travers le métal froid. Elle aurait tellement aimé qu’il soit là encore une fois pour la prendre dans ses bras, la rassurer, la consoler. Une dernière fois.

Tout autour d’elle portait sa trace. Tout ce qu’elle voyait, tout ce qu’elle touchait, tout ce qu’elle sentait, il l’avait vu, touché, senti avant elle. Des millions de fois. Il avait laissé sa trace partout. Chaque chose était imprégnée de lui, criait son nom, et tout ici semblait l’attendre, d’une angoissante habitude -angoissante parce qu’il ne reviendrait plus jamais. Et puis peu à peu les choses l’oublieraient, l’effaceraient, mais elle savait qu’elle, elle ne l’oublierait jamais. Le temps passerait sur son existence comme il recouvre les inscriptions gravées sur la pierre, mais elle viendrait encore chaque jour souffler sur la poussière et redessiner chacun de ses traits pour l’offrir à la lumière. Elle savait qu’en elle, une partie de lui continuerait toujours de vivre et de rayonner comme au premier jour. Elle serait sa mémoire.

C’était la première fois qu’elle revenait depuis qu’on l’avait retrouvé. Pendant des mois elle avait cru encore à une heureuse conclusion de l’histoire, mais depuis que la nouvelle était tombée elle avait cessé de croire en toute chose. Toutes ces semaines d’incertitudes, elle s’était imaginée qu’elle le reverrait, qu’il franchirait de nouveau ces murs comme il l’avait fait depuis des années, et cela l’avait aidé à tenir. L’avenir était sa seule chance. Mais l’avenir, comme tous ses autres espoirs, étaient morts avec lui. Il emporterait dans son dernier voyage tous ses rêves, tous ses rires, toutes leurs promesses, une partie de sa propre vie…

Comment pouvait-elle alors supporter l’idée de revenir chez lui ? Elle avait tellement cru en ce lieu, elle y avait tellement espéré. C’était grâce à lui, grâce à la présence qui régnait entre ces murs, qu’elle avait pu tenir. Rentrer chez lui, s’asseoir sur le canapé, c’était comme se blottir dans ses bras et se laisser faire. Savoir maintenant que c’était la dernière chose qu’il lui restait de lui…

Pourtant il fallait le faire. Il fallait qu’elle rentre. Et depuis des heures elle était ainsi partagée entre ses souvenirs, sa douleur, l’envie de retrouver sa présence une dernière fois et l’appréhension de n’y trouver que la réalité. Elle n’arrivait pas à se décider. Depuis quelques jours elle ne pouvait plus prendre aucune décision. Son esprit avait arrêté de réfléchir, de trancher. Elle recevait les informations les unes après les autres sans vraiment les comprendre, les mettait à la suite dans sa mémoire pour y former des chaînes dont elle ne comprenait pas le sens. La science, la logique, l’avaient abandonnée comme tout le reste. Seule cette idée revenait sans cesse résonner à ses oreilles, ronger sa chair, et rythmer chaque jour sa vie. Il était mort. Elle ne le reverrait plus. Tout ceci était donc réel ? Ne rêvait-elle pas ? Elle allait se réveiller, un matin, entre ses bras, et ils riraient de ce cauchemar.

Si seulement…

Enfin sans qu’elle sache pourquoi, elle ouvrit la porte de sa voiture et mit un pied à terre. Elle le regretta aussitôt. Elle voulait rentrer. Oublier. Trop tard, son corps était déjà en route, fermait la portière, traversait la route. Devant l’entrée elle prit la clé, sans même hésiter, et se retrouva quelques secondes après dans le hall.

Elle s’arrêta. Tout cela n’avait pris qu’une minute, mais lui avait coûté autant de forces qu’une marche interminable. Elle se trouvait à présent chez lui, dans son immeuble, dans le hall qu’il avait traversé des milliers de fois. Là encore les choses l’attendaient. Elles ne se doutaient de rien. Elle tendit l’oreille -on parlait, on riait- on vivait sans savoir. Un poids énorme lui tomba sur le cœur. Elle voulut crier. Leur dire d’arrêter. Leur dire que tout était fini. Est-ce qu’ils comprenaient cela ? Il était parti et ne reviendrait pas. Elle était seule. Pouvaient-ils au moins avoir un peu de respect pour ça ? Lui montrer qu’ils n’étaient pas indifférents à la mort d’un homme ? A la mort de l’homme qu’elle avait aimé plus que tout ?

Elle dut se retenir. Elle devait tenir. Conserver les apparences. Elle ne devait pas en vouloir au monde entier de continuer sa route. Cela ne changerait rien. Elle serait seule à porter le deuil. Ils n’y pouvaient rien.

Elle traversa la pièce vers les boîtes aux lettres. Il n’y avait rien d’important dans la sienne. Des prospectus. Comme si personne ne s’était jamais intéressé à lui.

Quand elle se retourna, après avoir fermé le boîtier, elle ne put retenir un sursaut de surprise. Une personne était là et la regardait. Elle ne l’avait même pas entendue rentrer. C’était la concierge, une bonne femme rougeaude au sourire sympathique. Aujourd’hui, elle ne souriait pas -elle regardait Scully avec un air de sincère compassion.

  ‘Bonjour, dit-elle

-Bonjour, répondit Scully d’une voix lasse. Les mots sortaient encore plus difficilement dans cet endroit.

-Vous étiez proches ? demanda-t-elle d’un petit mouvement de tête vers le nom sur la boîte aux lettres.

-Oui. Nous sommes… Nous étions amis. Nous travaillions ensemble depuis des années… elle bloqua les larmes qui lui venaient. Elle avait du mal à parler de lui au passé.

-C’est affreux ce qui est arrivé.’

Elle ne répondit pas. Elle fuit le regard de la femme, baissa la tête. Apparemment son interlocutrice n’attendait pas de réponse. Elle continua sans laisser le silence s’installer.

  ‘Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez toujours m’appeler. Vous avez les clés du haut ?’

Elle lui répondit d’un signe de tête.

  ‘Si vous voulez passer chez moi en redescendant, parler un peu…’

-Merci’

Puis la concierge rentra silencieusement chez elle, laissant Scully seule et désemparée dans l’entrée.

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